Dassault Mystère - Falcon 20 & 200
C'est en 1954 que le bureau d'études de Mérignac envisage un premier projet de biréacteur d'affaires sous le nom de Méditerranée. Cet avion possède une voilure en flèche bénéficiant de l'expérience acquise sur les chasseurs Ouragan et Mystère. En l'absence de motorisation adaptée c'est finalement en 1961 que commence réellement l'étude sur la base d'une formule à réacteurs en nacelles arrière latérales utilisant les réacteurs Pratt & Whitney JT12 déjà utilisés à l'époque par les Sabreliner et Lockheed Jetstar. Ce programme, conduit par René Lemaire, est d'abord appelé Mystère 100 puis sera finalement le Mystère 20.
La compagnie Pan American World Airways se montra rapidement très intéressée et quelques heures avant le premier vol effectué par René Bigand le 4 mai 1963, une délégation comprenant Charles Lindbergh en tant que conseiller technique se rendit à Mérignac pour voir le prototype. Favorablement impressionné, la légende rapporte que Charles Lindbergh télégraphia le jour même au directeur de la Pan Am, Juan Tripp : «I've found our bird». (J'ai trouvé notre oiseau). Il fut cependant demandé à Dassault d'adapter des réacteurs double flux General Electric CF700. Le prototype vola le 10 juillet 1964 avec cette motorisation à la place des 2 Pratt & Whitney JT12 A8 (de 1490 kg de poussée chacun). Le 2 août 1963, Pan Am passe commande de 40 appareils et annonce le projet d'en acquérir 200 pour une première livraison en 1965. L'avion est américanisé et baptisé Fan Jet Falcon. Les certificats de navigabilité sont délivrés en juin 1965. Le nom Falcon restera définitivement attaché à la série.
En 1971, Frederick W. Smith, jeune entrepreneur américain imagine le concept du transport rapide de fret aérien de nuit. Il choisit finalement le Falcon 20 et en commande 33 exemplaires. C'est avec ces seuls avions que Federal Express Corporation est née et fonctionna avec succès pendant 10 ans. Ce n'est qu'en 1982 qu'elle les remplaça par des Boeing 727 et des McDonnell Douglas DC-10.
Un autre succès américain du Falcon 20 fut la vente de 41 appareils à l'US Coast Guard en 1977. Cette version de surveillance maritime à moyenne distance, issue du Falcon 20 G fut baptisée le HU-25 A Guardian. Deux Guardian ont été utilisés avec succès lors de la guerre du Golfe en 1991 à partir de Barhein, notamment pour suivre l'évolution des nappes de pétrole le long des côtes du KoweÏt et de l'Arabie Saoudite.
En 1974, Dassault installe l'usine de montage Dassault Falcon Jet aux États-Unis à Little Rock, Arkansas où les avions convoyés "green" (en peinture d'apprêt) depuis la France, recevront leurs équipements et aménagements définitifs ainsi que leur peinture extérieure selon les demandes des clients.
Des versions extrapolées du Falcon 20 sont étudiées, notamment les Falcon 30 et Falcon 40 prévus respectivement pour 30 et 40 passagers, afin de desservir des lignes commerciales secondaires.
La production de série était assurée par l'Aérospatiale (fuselage et empennages) et Dassault-Bréguet Mérignac (voilure et assemblage final). Lorsque celle-ci cessa en 1989, 524 avions avaient été produits. La cadence maximale fut atteinte en mars 1967 avec 7 avions/mois.
Versions
- Falcon 20 de base : réacteurs General Electric CF 700-2B de 1 810 kgp.
- Falcon 20 "Clean-up" : Première modification. Améliorations aérodynamiques, augmentation de l'envergure.
- Falcon 20 D : Remotorisation avec GE CF 700-2D, augmentation du rayon d'action.
- Falcon 20 E : Remotorisation avec GE CF 700-2D-2 et quelques modifications au niveau des systèmes.
- Falcon 20 F : Nouvelle voilure, augmentation de la capacité de carburant, poids au décollage augmenté, légère amélioration du rayon d'action.
- Falcon 20 FG et 20 FH : Conversion d'un 20F avec des Garrett - prototype pour certification.
- Falcon 20 G ou HU 25 Guardian : Motorisation avec des Garrett ATF-3-6-2-C, consommation réduite de 20%. Ouverture de deux grandes baies d'observation à la place du premier hublot de chaque côté. Aménagement dans le plancher d'une trappe permettant le largage de charges (paquetages de survie) Aménagement d'un hublot pour une caméra oblique. Mise en place d'un réservoir supplémentaire à l'arrière de la cabine. Possibilité d'emport de charges extérieures, grace aux points de fixation placés sous le fuselage et la voilure.
- Falcon 20 H ou 200 : Capacité en carburant augmentée par rapport au "F", distance franchissable améliorée, refonte des systèmes, réaménagement cabine et adjonction d'un grand compartiment à bagages.
- Gardian et Gardian 2 : Version du 200 modifiée pour la Marine Nationale. Une trappe ouvrable en vol permet de larguer des canots de sauvetage. Hublots agrandis pour faciliter la surveillance de l'environnement aérien et marin. Un radar à compression d'impulsions VARAN associé à un décodeur IFF. Capacités de communication dans toutes les gammes de fréquence. Le Gardian 2 a une capacité de tir de missile Exocet.
- Falcon 20 Cargo : Modification de versions "de base", D et E à la demande de FedEx : installation d'un plancher plat et d'une porte latérale de 1 m 88 par 1 m 44.
- Falcon 20 CC : Un seul exemplaire "de base" modifié avec des pneus basse pression pour opérer sur des piste sommaires.
Falcon 20 ST : 2 appareils pour l'Armée de l'Air avec radar et système de navigation du Mirage IIIE, livré également à la Libye.
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