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Le SE.161 Languedoc est un avion de transport quadrimoteur français développé durant l'entre-deux-guerres par la Société des avions Marcel Bloch, mais qui entra en service après la Seconde Guerre mondiale. Il a donc porté successivement les désignations Bloch MB.161 (prototype), SNCASO SO-161 (prototype et version de série devant être produite par la Société nationale des constructions aéronautiques du sud-ouest) et finalement SE.161 Languedoc.
Ce quadrimoteur de transport dessiné par Henri Deplante pour les besoins de la Régie Air Afrique effectua son premier vol à Villacoublay le 18 juin 1937 aux mains d'André Curvale, chef pilote de la Société des avions Marcel Bloch. Il s'agissait d'un monoplan à aile basse cantilever de construction entièrement métallique et train classique escamotable. L'empennage était classique et la cabine prévue pour recevoir 20 passagers assis ou huit couchettes.
Équipé de moteurs en ligne Hispano-Suiza 12X de 720 ch, il fut rapidement présenté au Chef d'état-major des armées afin de pouvoir participer à la course aérienne Istres-Damas-Paris, dont le départ fut donné le 20 août 1937, alors que l'avion ne comptait que 25 heures de vol. Piloté par le colonel François et portant le numéro de course F3, le MB.160-01 termina septième des neuf concurrents terminant l'épreuve, à la moyenne de 257 km/h. La course fut remportée par l'Italie, trois Savoia-Marchetti SM.79 se plaçant aux trois premières places avec des moyennes situées entre 341 et 351 km/h.
Un second exemplaire prit l'air le 23 juin 1939. Réquisitionnés par l'Armée de l'Air en septembre 1939, les trois appareils furent peu utilisés: le 01 et le 2 (F-AREP) se réfugièrent en Algérie, le numéro 1(F-AREO) resta à Toulouse jusqu'à son transfert en Allemagne en juin 1943.
Rapidement Air France s'intéressa au MB.160, mais souhaitait un appareil plus ambitieux, capable de transporter 33 passagers et 1.000 kg de fret sur 1.000 km ou 12 passagers et 1.000 kg de fret sur 2.500 km. Le MB.161-01 était un nouvel avion, conçu par Jean Béziaud, complètement différent du MB.160 dont il ne reprenait aucun élément. Sa cellule et ses ailes étaient différents, adoptant un empennage bidérive avec un stabilisateur affectant un fort dièdre et des moteurs en étoile Gnome & Rhône 14N-54/55 de 1.150 ch à la place des moteurs en ligne Hispano-Suiza. Il effectua son premier vol le 15 décembre 1939.à Villacoublay, piloté par René Le Bail. Transféré à Bordeaux en juin 1940, il resta dans le hangar de la SNCASO jusqu'en janvier 1942.
Air France, l'Armée de l'Air et Luft Hansa ayant passé commande de 65 quadrimoteurs, dont la construction fut lancée dans les ateliers de la SNCASE à Toulouse, les autorités allemandes autorisèrent la reprise des essais. Le MB.161 ressortit de son hangar pour gagner en vol Marignane le 31 janvier 1942. Il fut ensuite transféré le 4 avril 1942 à Cannes, où s'était replié le bureau d'études de la SNCASO. Entre-temps, il avait été rebaptisé SO.161. Rappelons d'une part que Marcel Bloch, juif, avait créé Bordeaux-Aéronautique, avant d'être interné en 1940, et qu'il fut déporté à Buchenwald en août 1944, d'autre part que la Société des avions Marcel Bloch avait été nationalisée au sein de la SNCASO. Piloté par Edouard Bret et Daniel Rastel, cet appareil vola assez peu. Apprenant le débarquement Allié en Afrique du Nord, Henri Déplante et l'ingénieur Girard prirent la décision de rejoindre la France libre avec le quadrimoteur, qui se trouvait alors à Marignane. Mais durant un point fixe un mécanicien actionna par inadvertance la commande du train depuis le poste de pilotage, entrainant l'affaissement de l'avion.
Il fut testé en France sous contrôle de la Luft Hansa, puis saisi fin 1943. Il fut finalement détruit à l'atterrissage le 10 mai 1944 à Oranienburg, alors qu'il portait les couleurs de la Luftwaffe.
Après occupation de la Zone Sud l'Allemagne porta sa commande à 200 appareils, dont 10 pour la Luft Hansa. Les premiers exemplaires étaient sur le point de sortir de chaine à la libération de Toulouse, mais sabotages et un bombardement allié en mai 1944 avaient fait des dégâts. Cet appareil était déjà dépassé, mais pour entretenir la capacité de production de l'industrie aéronautique française le ministre de l'air décida de relancer la chaine de montage avec une commande de 40 exemplaires pour Air France. Devenu SE.161 Languedoc, la tête de série effectua son premier vol à Toulouse le 25 août 1945 piloté par Pierre Nadot.
Des commandes militaires puis quelques commandes à l'exportation s'ajoutant à la série initiale, ce sont finalement 100 Languedoc qui sortirent de l'usine de Saint-Martin du Touch.
Conçu avant-guerre, mis au point dans le contexte particulier de l'Occupation et finalement produit dans les conditions difficiles de l'immédiat après-guerre, le Languedoc souffrait de nombreux maux et son exploitation fut difficile. En particulier le train d'atterrissage se révéla fragile. Ces appareils restèrent donc relativement peu de temps en service et ne trouvèrent pas tous acheteurs. C'est une des raisons qui devait conduire l'État français à ramener de 125 à 100 le nombre d'appareils à produire, puis à mettre un certain nombre de ces quadrimoteurs à la disposition de l'industrie aéronautique française ou du centre d'essais en vol pour des essais divers. René Leduc, la SNECMA, la SNCASO, la SNCAC et l'Arsenal de l'aéronautique bénéficièrent de ces prêts. La plus connue et la plus spectaculaire de ces utilisations fut la transformation du Languedoc no 6 (F-BATF) en avion porteur du Leduc 010. Le premier largage du prototype à statoréacteur fut réalisé à Toulouse le 21 octobre 1947.
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