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La SABENA, acronyme pour Société Anonyme Belge d’Exploitation de la Navigation Aérienne, était la compagnie aérienne nationale belge (code AITA : SN ; code OACI : SAB) de mai 1923 à novembre 2001.
Lors de sa déclaration en faillite en 2001, la SABENA était devenue une des plus anciennes compagnies aériennes, juste derrière KLM et Avianca créées en 1919. À la fin de la Première Guerre mondiale, le SNETA (Syndicat National pour l’Etude du Transport Aérien) envisage la création de lignes commerciales en Europe et en Afrique. Une initiative qui passe du projet à la réalité dès 1920, avec le lancement d’une flotte aérienne constituée d’appareils militaires reconvertis en transporteurs civils qui sillonnent l’Europe (liaisons Bruxelles-Londres et Bruxelles-Paris) mais aussi la colonie du Congo par l'ouverture d’une section Léopoldville-Stanleyville. Fort des succès engendrés lors de cette première étape, le SNETA favorise l’adoption par le gouvernement belge d’un projet de création d’une compagnie nationale chargée de reprendre l’héritage aérien présent et de le développer. Une initiative qui se matérialisera sous le nom de SABENA à laquelle on assigne une nouvelle mission : assurer des liens aériens entre la Belgique et le Congo.
À cet égard, le 12 février 1925, les aviateurs Edmond Thieffry, Léopold Roger et le mécanicien Jeff De Brycker réussissent l’exploit de convoyer leur biplan Handley Page W8e surnommé "Princesse Marie-Josée", de Bruxelles à Léopoldville au cours d'un périple de 51 jours dont 75 heures de vol effectif. Une opération aérienne qui sera l’antichambre du développement futur des liaisons aériennes très importantes entre la Belgique et le continent africain. En 1929, la SABENA se voit équipée notamment d’appareils de type Fokker pour l’exploitation européenne de son réseau, ainsi que des Savoia-Marchetti pour ce qui concerne l’Afrique.
Sur l'Europe, le premier vol commercial est opéré entre Bruxelles et Londres le 1er juillet 1923 via Ostende. Les services sur Rotterdam et Strasbourg sont lancés le 1er avril 1924. Le service de Strasbourg est directement prolongé vers Bâle le 10 juin. Amsterdam est désservie à partir du 1er septembre de la même année et Hambourg le 1er mai 1929 via Anvers, Düsseldorf et Essen.
Sabena choisi initialement d'utiliser des hydravions Levy-Lepen pour ses opérations au Congo, tout en entreprenant un programme de construction d'aérodromes dans ce pays. L'infrastructure est prête en 1926 et Sabena commence immédiatement des vols au sein de la colonie belge, la route principale étant Boma-Léopoldville-Élisabethville, un parcours de 2.288 km au dessus d'une jungle épaisse. Au début, les vols sont assurés par des De Havilland DH.50, mais ceux-ci sont rapidement remplacés par des trimoteurs Handley Page W8f offrant dix sièges commerciaux.
En 1931, la flotte de la SABENA sur le réseau Congolais s'élève à 43 appareils. Le type de base est le Fokker F.VIIb, mais les avions de la firme Handley-Page ainsi que le Westland Wessex seront également utilisés à cette époque.
SABENA n'assure alors aucun vol direct encore entre la Belgique et sa colonie. Au cours des années 1930, une coopération avec Air France et Deutsche Luft Hansa commence, ces compagnies ayant aussi des intérêts sur les routes Africaines.
Le premier vol long-courrier de SABENA vers le Congo a lieu le 12 février 1935 et prendra 5 jours et demi. L'avion utilisé est un Fokker F.VII/3m. L'année suivante, SABENA achète ses premiers Savoia-Marchetti S.73. Avec une vitesse de 300 km/h, cet avion réduit le temps de trajet à "seulement" quatre jours, tout en offrant conjointement un service pour Air Afrique.
En Europe, SABENA ouvre les lignes sur Copenhague et Malmö en 1931. Les vols sur Berlin commencent l'année suivante. L'avion de ligne que SABENA utilise principalement sur l'Europe entre les deux guerres est le Junkers Ju-52/3m. Les services de la compagnie s'étendent alors sur près de 6.000 km en Europe. Alors que l'aéroport de Bruxelles Haren est la base principale de la Sabena, la compagnie va également exploiter des services sur d'autres aéroports belges et développe un réseau domestique qui sera principalement utilisé par des hommes d'affaires voulant rejoindre rapidement leurs villas côtières pour le week-end.
En 1938, la compagnie achète le nouveau Savoia-Marchetti S.83, un développement du S.73. Cet avion peut voler en croisière à 435 km/h, mais il ne sera que rarement utilisé au delà de 400 km/h.
Lors du déclenchement de la seconde guerre mondiale, la flotte de SABENA totalise 18 avions. Le pilier de cette flotte est toujours le Savoia-Marchetti S.73, avec 11 machines en service. Le Junkers Ju-52/3m est aussi utilisé avec 5 exemplaires. SABENA vient juste de prendre livraison de deux Douglas DC-3 lorsque la guerre éclate. Pendant la guerre, la compagnie aérienne réussi à maintenir ses vols au Congo Belge, mais tous les services européens ont complètement cessé.
Après la seconde guerre mondiale, la compagnie pourra étendre son réseau sur quatre continents, mettant un accent particulier sur les liaisons africaines (Léopoldville, Dakar, Entebbe, Abidjan, Douala, Kano, Nairobi, etc.). Ces destinations constitueront une marque constante de référence et une part très importante de marché pour la compagnie Belge. L’Asie restera par contre toujours le maillon faible du réseau, l'agressivité commerciale manquant cruellement sur des lignes pourtant en plein essort économique.
Dès 1946, SABENA avait repris l'exploitation d'un réseau de services réguliers intra-européens. La flotte était initialement composée de Douglas DC-3. Il y avait en effet des milliers de C-47 Dakota (la version militaire du DC-3) en surplus disponibles pour aider les compagnies aériennes à relancer leurs activités. C'est sous le nom de SABENA - Belgian World Airlines que la compagnie allait désormais voler.
La première route transatlantique sur New-York est inaugurée le 4 juin 1946, initialement à l'aide du Douglas DC-4 non pressurisé qui sera plus tard remplacé par des DC-6B. SABENA fut ainsi la première compagnie à introduire des horaires transatlantiques depuis le nord de l'Angleterre, lorsqu'un DC-6B inaugura la ligne Bruxelles-Manchester-New York le 28 octobre 1953. Ces deux avions allaient aussi bien entendu redémarrer la voie traditionnelle de la compagnie vers le Congo belge.
Le Convair 240 est introduit en 1949 pour remplacer partiellement le DC-3 qui avait jusqu'alors effectué la plupart des services européens. À partir de 1956, le Convair 440 "Metropolitan" commence à remplacer les 240 et ces machines seront utilisées avec succès jusque dans les années 1960 sur l'ensemble des destinations régionales européennes.
En 1957, le Douglas DC-7C est introduit sur les liaisons long-courrier, mais cette époque sera de courte durée, puisque l'introduction des premiers jets allait se faire 3 ans plus tard. Le DC-7 restera quand même en service sur la route transatlantique jusqu'en 1962.
Lors de l'exposition universelle de 1958 à Bruxelles, Sabena loue deux Lockheed Super Constellation à Seaboard World Airlines. Leur utilisation se limitera principalement aux routes transatlantiques.
1960 voit l'introduction du Boeing 707-320 Jet Intercontinental sur les vols transatlantiques à destination de New York. La SABENA est la première compagnie d'Europe continentale à exploiter un jet outre-Atlantique (BOAC assurait quant à elle ses services transatlantiques en utilisant le de Havilland Comet 4 depuis le 4 octobre 1958).
Malheureusement, un des avions de la SABENA va devenir le premier Boeing 707 perdu en service commercial lorsque le vol 548 s'écrase en phase d'approche à Bruxelles National le 15 février 1961, suite à une rupture mécanique. L'équipe de patinage artistique américaine, alors en route vers Prague est décimée lors de cet accident.
Six biréacteurs Caravelle sont introduits sur les routes moyen-courrier à partir de février 1961. Ces machines seront opérées aux côtés des Convair 440 de la compagnie jusqu'au début des années 1970.
L'année 1961 voit également un bouleversement majeur pour la SABENA au niveau de la colonie Congolaise. Des émeutes généralisées éclatent, visant les ressortissants belges lors des mois qui entourent la déclaration d'indépendance de la République Démocratique du Congo, forçant des milliers de belges à fuir le pays. Le gouvernement belge réquisitionne la totalité de la flotte long-courrier de SABENA pour le rapatriement des réfugiés. Pour la SABENA, l'indépendance du Congo signifie également la fin de l'impressionnant réseau régional que la compagnie avait mis en place depuis 1924. Quand la nouvelle République démarre sa propre compagnie aérienne, Air Congo, en juin 1961, SABENA participe à raison de 30 pour cent dans les actions de cette nouvelle compagnie.
1971 est l'année de l'introduction du Boeing 747-100 Jumbo Jet sur les routes transatlantiques, aux côtés des Boeing 707-320C. Deux 747-300 rejoignent la flotte en 1986, en remplacement des 747-100 aux performances nettement moins avantageuses.
A partir de 1973, le Boeing 727, qui vole sur le réseau européen est remplacé par des Boeing 737-200. Le Douglas DC-10-30 entre quand à lui en service en 1974. Au total, Sabena achète alors cinq de ces avions gros-porteurs convertibles (passagers plus fret).
Dans les années 50, la SABENA développe un parc d'hélicoptères qui desservent les principales villes du royaume, Bruxelles, Anvers, Liège, Ostende. Puis le réseaux va s'étendre au-delà des frontières vers la France, les Pays-Bas et l'Allemagne. En 1958, la SABENA mise gros sur l'exposition universelle. Elle assure des liaisons directes vers le plateau du Heysel. De 1956 à 1964, la compagnie entretient une ligne d'hélicoptères entre Bruxelles et Paris. Les héliports étaient situés en pleine ville, à Bruxelles à l'Allée Verte, soit à 10 minutes du centre-ville et à Paris sur l'esplanade des Invalides. La compagnie met ses hélicoptères à la disposition de la régie des postes belges. Elle achemine le courrier dans les endroits les moins accessibles du royaume, parfois quand les liaisons terrestres sont difficiles (en hiver dans les Ardennes belges). Lors des graves inondations de 1953 aux Pays-Bas, les appareils de la compagnie avec des équipages civils belges vont participer aux secours et à la reconstruction des digues.
Malgré ses nombreuses activités, la SABENA n’a jamais été une entreprise véritablement rentable. Afin d’assurer sa survie (dans une situation de crise et de concurrence sévère dans le domaine aérien) et de désengager les finances publiques des comptes de l’entreprise, le gouvernement belge cède 49,5 % du capital de la société à l’actionnaire suisse SAirGroup. En sus de la reprise du contrôle des activités par un groupe privé, cette période est aussi marquée par l’introduction complète d’une flotte d’appareils Airbus au sein de la compagnie ainsi que l’inscription de celle-ci dans le réseau stratégique nommé "Qualiflyer" (TAP Portugal, AOM, Air Liberté, Sabena, Swissair).
Les raisons de la faillite de SABENA sont nombreuses. L'une des causes directes fut la compagnie Swissair qui ne fut jamais à la hauteur de ses obligations contractuelles, puisqu'elle n'injecta pas les fonds nécessaires à l'entreprise comme cela était "convenu". Il est vrai qu'à l'époque, Swissair se débattait dans ses propres problèmes financiers. Au cours du soi-disant "accord de l'Hôtel Astoria", signé le 17 Juillet 2001, le premier ministre belge Guy Verhofstadt rencontre Mario Corti, directeur de la Swissair, qui accepte d'injecter 258.000.000 € dans la compagnie belge. La somme ne sera jamais payée, en raison des problèmes financiers propres de Swissair. L'achat de 34 nouveaux Airbus, imposé par la Suisse, fut un fardeau que SABENA n'aurait pu en aucun cas supporter seule.
Après la faillite, une commission parlementaire belge fut créée pour enquêter sur la disparition de la compagnie nationale. Certains hommes politiques belges furent considérés comme les principaux responsables du drame; Rik Daems, qui, à l'époque, était ministre des Entreprises et Participations publiques, des Télécommunications et des Classes moyennes, reçu toutes les critiques en raison de son manque de réaction. Swissair se déclara en faillite en octobre de cette même année.
En 2006, le gouvernement belge, ancien actionnaire majeur de la Sabena, déposa des charges criminelles contre l'ancienne direction de Swissair. Cette dernière fut condamnée par les juges, mais la sentence restera bien en deçà des sommes de dédommagement réclamées par l’État Belge (1 milliard d’euros) et la curatelle (2 milliards).
Le 16 Janvier 2007, l'émission"Terzake", sur une chaine flamande, révèle qu'au cours des années 1990, plusieurs membres du conseil d'administration de SABENA avaient reçu de grosses sommes d'argent via une filiale de SABENA aux Bermudes. Lorsque le suisse Paul Reutlinger devient le PDG de la société, il mettra fin à ce système de paiements illégaux. Le programme poursuit en indiquant que cela pourrait être la raison pour laquelle les membres du conseil d'administration belges sont restés silencieux quand il est devenu évident que Swissair exploitait la SABENA, ce qui, finalement, conduit l'entreprise à la faillite le 7 novembre 2001.
À la défunte compagnie succède en 2002 sa filiale régionale DAT qui prend alors le nom de "SN Brussels Airlines". La désignation IATA et le logo en forme de "S" stylisé sont gardés. En novembre 2006, cinq ans après la faillite de la SABENA, SN Brussels Airlines et Virgin annoncent leur "mariage" pour former "Brussels Airlines".
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