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Le Breguet Aviation Br.1050 Alizé est un avion de lutte anti-sous-marine français, embarqué à bord de porte-avions. Il a été mis en service au début des années 1960 et construit à 89 exemplaires (dont 12 exportés en Inde) utilisés jusqu'en septembre 2000.
Après l'abandon de l'avion d'attaque Breguet Br.960 Vultur, il fut décidé de concevoir un avion de lutte anti-sous-marine à partir de la même cellule, qui avait montré ses qualités. Le réacteur arrière du Vulture fut supprimé et remplacé par un radar escamotable, tandis qu'un turbopropulseur Rolls-Royce Dart était installé à l'avant. Le fuselage fut largement modifié, notamment pour permettre d'installer un troisième membre d'équipage, ainsi que les ailes qui reçurent des nacelles encastrées sur les bords d'attaque.
Le second prototype du Breguet Br.960 Vultur fut modifié comme démonstrateur de l'Alizé, afin de permettre de valider certains des choix qui avaient été effectués. Il conservait son moteur Armstrong-Siddeley Mamba mais n'avait plus de réacteur, le poste de pilotage était entièrement modifié, les nacelles installées sur les ailes et un radar fixe monté sous le fuselage. Ce fut cependant un piètre démonstrateur à cause de ses caractéristiques de vols très limitées et de son pilotage difficile.
Le premier des trois prototypes de l'Alizé fit son vol inaugural le 5 octobre 1956. Les premiers essais montrèrent de mauvaises qualités de vol qui nécessitèrent une longue période de modifications et de mise au point. Le troisième prototype disposait d'un moteur plus puissant, qui sera retenu pour la production en série. Les essais de catapultage et d'appontage furent d'abord réalisés à partir d'installations au sol (mai 1957) puis depuis un bâtiment britannique (le HMS Eagle) en 1958.
Les prototypes furent suivis par deux avions de présérie, et le premier exemplaire de production livré en mars 1959. Entre temps, la commande initiale de 100 exemplaires avait été réduite à 75. Au total, 89 exemplaires de l'Alizé ont été construits entre 1957 et 1962, dont 12 destinés à l'Inde.
En France, les Alizés furent mis en œuvre sur les porte-avions Clemenceau, Foch et Arromanches, mais aussi à terre pour l'entraînement. Ils étaient initialement équipés du radar DRAA-2A (dont la variante DRAA-2B équipa l'avion de patrouille maritime Br.1150 Atlantic) du détecteur de radar ARAR-10A (Mesures de soutien électronique et dont la variante ARAR-10B équipa le Br.1150 Atlantic), de récepteurs de signaux de bouées acoustiques français associés à un dispositif de présentation AN/ASA-26 (tactique Julie et dont la vaiante AN/ASA-20 équipa le Br.1150 Atlantic). L'Aéronautique navale a modernisé les Alizés à plusieurs reprises. Trente exemplaires furent modifiés en 1964-1965 pour faire évoluer le système d'écoute des bouées sonores et le rendre capable de tirer une torpille Mk-44 en plus de la L4 et le missile anti-surface filoguidé AS-12. Au début des années 1980, 28 appareils furent mis à jour au standard ALM (ALizé Modernisé) avec un nouveau radar à compression d'impulsion Thomson-CSF DRAA-10A Iguane (dont la version DRAA-10B est utilisé sur le Atlantique 2), un système de navigation OMEGA, un détecteur de radar ARAR-12A, de nouveaux récepteurs de bouées acoustiques AN/ARR-52 et une modernisation du traitement des signaux émis par les bouées acoustiques actives.
Un autre programme de modernisation au début des années 1990 dota 27 appareils d'un système de leurre, d'un nouveau pilote automatique et d'une nouvelle avionique. Enfin, en 1996/1997, 15 avions furent dotés d'un système optronique infra-rouge Thomson-CSF TTD Chlio. Suite à ces modifications, l'Alizé fut appelé ALH (Alizé mis à hauteur, ou Alizé modernisé). Malgré ces améliorations, les Alizés ne pouvaient plus faire face aux sous-marins nucléaires modernes et ils assurèrent des missions anti-surface en surveillance maritime. À la fin de 1997, l'Aéronautique navale continuait à utiliser 24 exemplaires pour des surveillances côtières et plus au large. Le dernier Br.1050 Alizé fut retiré du service le 15 septembre 2000 avec la vente du Foch à la marine brésilienne.
L'Inde a utilisé ses Alizés à partir de bases terrestres mais aussi depuis le porte-avions léger INS Vikrant. Le nombre d'exemplaires en service dans la marine indienne a commencé à diminuer durant les années 1980. L'avion fut relégué à des patrouilles depuis la terre à partir de 1987 et finalement retiré du service en 1991, pour être remplacé par des hélicoptères.
Les Alizés français effectuèrent de nombreuses missions de surveillance maritime au large du Liban dans les années 1980, puis dans le Golfe Persique durant l'Opération Salamandre. L'Alizé fut utilisé pendant les opérations de la Guerre du Kosovo avec l'OTAN au printemps 1999, à partir du porte-avions Foch.
Les Alizés indiens furent utilisés pour des missions de reconnaissance et de patrouille pendant l'opération de libération de Goa des Portugais en décembre 1961. Ils furent aussi utilisés pour des missions de lutte anti-sous-marine pendant la Troisième Guerre indo-pakistanaise en 1971. Durant ce conflit, un Alizé fut abattu par un F-104 Starfighter de l'armée de l'air pakistanaise.
Liste exhaustive des accidents d'Alizé au sein de l'Aéronautique navale:
Le Musée de l'air et de l'espace préserve2 dans ses collection l'Alizé no 10. L'appareil est arrivé en 1979, et en 2013 il était stocké dans les réserves. Le musée aéronautique de Savigny-lès-Beaune de son côté expose3 le no 4. Il est à noter que le no 59 a été remis en état de vol4 sous l'immatriculation F-AZYI. Il s'agit de l'unique Alizé civil enregistré en 20135. Le musée de l'Aviation de Lyon-Corbas (Rhône) expose le no 47.
Le Breguet Alizé est un avion conventionnel à ailes basses. Il a un radar dont l'antenne se rétracte dans le ventre de l'appareil. En service normal, l'équipage comprend 3 personnes : un pilote (avant gauche), un navigateur (avant droit) assurant les fonctions d'opérateur acoustique, un opérateur pour le radar et les autres systèmes de détection (à l'arrière dans le sens inverse au vol). Un quatrième membre d'équipage, ou un passager, peut être embarqué à l'arrière en remplaçant le siège monoplace par un biplaces. Le train d'atterrissage est à configuration tricycle, le train principal se rétractant vers l'avant dans les nacelles des ailes. Les jambes principales ont chacune 2 roues. La partie avant des nacelles contient les bouées acoustiques.
La soute interne ventrale a été conçue initialement pour l'emport d'une torpille L4 ou des grenades ASM Mk.54. Elle peut contenir des conteneurs SAR et un réservoir supplémentaire de 500 litres, portant l'autonomie à 4h45 (1.268 km franchissables). Les points d'attache sous les ailes peuvent recevoir des grenades anti-sous-marines, des bombes, des roquettes ou des missiles. Une configuration type inclut des paniers de roquettes de 68 mm ou des missiles anti-navires filoguidés AS.12. Les bouées acoustiques sont embarquées sur des échelles de largage dans les ballonnets de voilure.
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