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Le F-35 Lightning II (également connu sous le nom de Joint Strike Fighter ou JSF) est un projet d'avion multirôle conçu par le Pentagone et développé depuis 1996 par le constructeur Lockheed Martin, avec comme principaux partenaires Northrop Grumman et BAE Systems.
Lancé avec l'idée d'équiper du même appareil les trois composantes aériennes des forces armées américaines (US Air Force, US Navy et US Marine Corps), une dizaine de pays de l'OTAN ont été invités à participer à son financement et à sa réalisation. Cet avion devrait être produit à plus de 2.000 exemplaires et distribué principalement aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni.
Le programme de développement, qui ne prévoyait pas de séries de prototypes, a déjà accumulé un important retard (de 7 ans) par rapport au calendrier initial et un dépassement de budget estimé à 68% au mois de juillet 2014. Sept ans après le vol en 2007 du premier exemplaire de série, aucun des 131 appareils achetés et livrés n'est encore opérationnel, et le constructeur reconnaît l'existence de nombreux problèmes techniques:
Le projet d'avion multirôle du Pentagone n'est pas seulement controversé sur le plan national aux États-Unis, mais également dans un certain nombre de pays partenaires dont les gouvernements ont été accusés par leurs oppositions d'avoir pris la décision de se lancer dans un programme d'investissement et d'achat sur la base de données lacunaires. C'est notamment le cas du Canada, dont l'exécutif est également accusé d'avoir sciemment occulté les coûts réels pour le pays. En avril 2014, les fonds canadiens du F-35 ont été gelés et la possibilité d'avoir recours à un programme concurrent n'était plus écartée.
Au début des années 1990, l'US Navy lance un programme A/F-X pour remplacer ses A-6 Intruder, l'US Air Force commence à réfléchir à un successeur du F-16, tandis que l'US Marine Corps recherche un avion de type aéronef à décollage et atterrissage verticaux (ADAV) plus performant que ses AV-8 Harrier II. Sous la pression du Pentagone et afin de réduire les coûts de développement, ces trois besoins furent regroupés dans un programme unique baptisé "Joint Advanced Strike Technology" (JAST).
Le JAST program office fut établi le 27 janvier 1994 et 24 contrats d'études préliminaires, avec le financement associé, signés en décembre de la même année. Il était prévu de développer une cellule de base monoplace monoréacteur déclinée en trois variantes: une première basée au sol, une seconde embarquée à bord de porte-avions et une troisième à décollage court et atterrissage vertical (STOVL). À la fin de l'année 1995, le programme fut redésigné JSF (pour "Joint Strike Fighter") et un accord de coopération signé avec le Royaume-Uni qui avait les mêmes besoins que l'USMC et une grande expérience dans le domaine des ADAV.
Le cahier des charges final fut rédigé en mars 1996 et, en novembre de la même année, des contrats furent passés avec deux équipes industrielles dirigées respectivement par Boeing et Lockheed Martin pour couvrir la phase de démonstration (Concept Demonstration Phase). À ce titre, chacun des deux consortiums devait construire deux démonstrateurs: celui de Boeing fut désigné X-32 et celui de Lockheed Martin X-35.
Le démonstrateur X-35A fit son vol inaugural le 24 octobre 2000 et réalisa 27 vols d'essais en un mois, comprenant notamment un ravitaillement en vol et un vol à vitesse supersonique. Pendant que ce démonstrateur était renvoyé en usine pour être transformé en X-35B (version STOVL), le démonstrateur X-35C de la version embarquée s'envola pour la première fois le 16 décembre 2000. Enfin, le 23 juin 2001, le X-35B commença ses vols d'essais en effectuant son premier atterrissage vertical.
En octobre 2001, le X-35 fut retenu pour développer le JSF, de préférence au Boeing X-32. Les officiels du Département de la Défense des États-Unis et le ministre britannique de la Défense William Bach ont en effet indiqué que le X-35 dépassait en tout point le X-32. Le choix serait dû à la supériorité de Lockheed Martin sur les avions furtifs (Lockheed est le développeur du F-22 Raptor).
Le 7 juillet 2006, l'US Air Force a officiellement nommé le F-35 Lightning II, en l'honneur tant de l'avion américain de la Seconde Guerre mondiale Lockheed P-38 Lightning que de l'intercepteur à réaction anglais English Electric Lightning. Les autres noms proposés étaient Kestrel (qui renvoie aux origines du Harrier), Phoenix, Piasa, Black Mamba, et Spitfire II (qui renvoie au Supermarine Spitfire).
Pas moins de 21 exemplaires de présérie doivent être construits (7 de chaque version) afin de mener à bien le processus d'essais et de validation avant les premières livraisons qui étaient prévues en 2010-2011. Désigné AA-1, le premier F-35 de présérie fait son vol inaugural le 15 décembre 2006. Il s'agit encore d'un prototype qui n'est pas tout à fait représentatif des avions définitifs. Sur les 21 avions de présérie, 14 doivent servir aux essais en vol et 7 aux différents essais statiques de mesure de la résistance structurelle, du vieillissement, etc. Après avoir été stoppés pendant sept mois pour un problème d'alimentation électrique, les essais en vol reprirent le 7 décembre 2007.
Les discussions sur le nombre d'appareils portaient sur près de 3.000 F-35 rien que pour les États-Unis et le Royaume-Uni, mais furent révisées à la baisse. Officiellement, ce nombre fut ramené à un peu plus de 2.500 exemplaires en 2006.
Le JSF est un avion multirôle et chasseur conçu pour théoriquement remplacer tout autant le F-16 Fighting Falcon, le F/A-18 Hornet, le A-10 Thunderbolt II, et le AV-8B Harrier II. Il doit aussi être un complément du F-22 Raptor de l'USAF et du F/A-18E/F Super Hornet de US Navy. Afin de répondre à ces différents besoins, trois versions différentes sont prévues. Il n'y a pas de version biplace du F-35.
Le F-35A
Le F-35A est un chasseur polyvalent optimisé pour l'attaque au sol. Il intégrera dans un premier temps l'USAF pour remplacer les F-16 et A-10, et pour épauler le F-22. Cette version a également été commandée par les Pays-Bas, l'Italie, l'Australie, le Canada et la Turquie. Elle emporte jusqu'à 8,38 tonnes de carburant en interne.
Cependant, Michael Gilmore, directeur des tests opérationnels et des évaluations au Pentagone, lors d'une audition le 15 avril 2015 devant le Congrès, a comparé le F-35 au A-10:
• Temps de présence au-dessus du champ de bataille pour l’intervention armée, 30 minutes (90 minutes pour le A-10).
• Impossibilité d’intervention de nuit à cause de l’absence du système de visée nocturne prévu, qui n’est pas au point et dépend du nouvel ensemble électronique (système de visée nocturne sur le A-10).
• L’armement autorisé maximal consiste en deux bombes air-sol à courte portée de même modèle, deux missiles air-air à moyenne portée (pour le A-10, huit points d’emport sous les ailes pour toute une variété de bombes, de missiles air-sol et air-air, avec tous les mélanges possibles, et surtout son canon de 30mm GAU-8/A).
• On peut ajouter les multiples capacités du A-10 dont est totalement dépourvu le F-35B, sans espoir de jamais pouvoir les acquérir puisque dépendant de sa structure et de sa configuration aérodynamique: très grande manœuvrabilité, notamment pour les évolutions à basse vitesse lors de l’intervention sur le champ de bataille et par conséquent possibilité de très basse vitesse pour les interventions les plus précises; blindage en titane permettant d’encaisser et de survivre à de nombreux impacts; deux moteurs très éloignés l’un de l’autre, ce qui permet de continuer à voler même si l’un des moteurs est atteint (un seul moteur pour le JSF),
La députée Martha McSally, fraîchement élue (en 2014) à la Chambre, dans le groupe des républicains, dans l’USAF jusqu’en 2010 (au grade de colonel), a été l’une des premières femmes à avoir volé en combat aérien (en 1995) et la première femme à avoir commandé un escadron de l’USAF (en 2005), et tout cela volant à bord d’un A-10 dont elle est une spécialiste. Elle assistait à la déposition de Gilmore et a fait ce commentaire après la description des multiples qualités du F-35 : “Ce que vous venez de décrire me fait penser au prédécesseur du A-10 plutôt qu’au successeur du A-10”.
Le 23 juin 2014, au cours du décollage d'un F-35A du 58th Fighter Squadron, 33rd FIghter Wing basé à Eglin AFB en Floride prend feu, le pilote interrompt son décollage et quitte son appareil qui sera presque entièrement détruit. Les présentations de F35 au salon de Farnborough 2014 sont annulées. Un rapport de l'US Air Force indique que c'est une défaillance du troisième étage du rotor de compresseur qui est à l'origine de l'accident dont des morceaux ont percé le carter moteur, la baie moteur, un réservoir interne et des conduites de kérosène, avant de passer au travers du fuselage, côté extrados. Les dommages sont évalués à 50 millions de dollars. L'appareil, inutilisable, sera cannibalisé au profit des autres F-35.
Le F-35B
Le F-35B est une variante STOVL (Short TakeOff/Vertical Landing ou décollage court et atterrissage vertical); cette version possède une soufflante intégrée verticalement dans le fuselage à l'arrière du cockpit (utilisée uniquement pour le décollage ou l'atterrissage), ainsi qu'une tuyère principale orientable vers le bas. La soufflante est reliée à la turbine basse pression du réacteur principal. La capacité interne en carburant est réduite à 6,35 tonnes.
Cette variante du F-35 est celle qui sera livrée à l'US Marine Corps et dont l'achat est envisagé par la Marina militare. La Royal Air Force et la Fleet Air Arm britanniques, qui s'étaient engagées pour le F-35B en remplacement des différentes versions du AV-8B Harrier II en service actuellement, se tournent vers le F-35C fin 2010, peu de temps après les élections générales qui voient les conservateurs succéder aux travaillistes. Toutefois, en mai 2012, Philip Hammond, le ministre britannique de la Défense, choisit finalement le F-35B pour équiper le futur porte-avion Queen Elizabeth en dépit du choix annoncé en 2010 et qui consistait à préférer le F-35C en accord du principe d'interopérabilité franco-britannique et américaine.
Le V-22 Osprey semblant créer quelques problèmes au revêtement du pont d'envol des porte-avions américains, à cause de la chaleur des moteurs dégagée en configuration verticale, le même problème risque de se produire avec le F-35, et sans doute en pire, vu la puissance de son réacteur.
Le F-35C
C'est une version embarquée sur porte-avions destinée à l'US Navy. Cette version a une envergure supérieure aux F-35A et F-35B (ce qui lui permet de faire passer la capacité en carburant interne à 9,11 tonnes), une structure renforcée pour supporter les contraintes de l'appontage et du catapultage, et des extrémités de voilure repliables. La distance entre le train d’atterrissage principal et la crosse d'appontage est, début 2012, de 2,16 m (7,1 pieds), bien plus courte que sur les autres avions embarqués en service.
En octobre 2010, la Royal Navy, face au retard et à l'augmentation du coût de la version F-35B, décide de rééquiper son futur porte-avions d'une catapulte et modifier sa commande pour des F-35C : la marine revient finalement à son choix initial du F-35B au printemps 2012.
En 2011, à la suite de l'échec de la campagne de test simulant des appontages et après huit tentatives infructueuses pour accrocher le câble d'arrêt, il a été décidé de réétudier la crosse d'appontage du F-35C.
En janvier 2013, la Turquie commande officiellement un F-35C.
En juin 2015 la presse fait état d'un rapport d'un pilote d'essai qui met en cause la capacité opérationnelle de l'appareil. Il explique notamment qu'opposé en combat simulé à un F-16 - qu'il doit remplacer - le F-35 s'est montré inférieur au F-16 nonobstant une configuration aérodynamique qui lui était en principe favorable.
Trois niveaux de coopération différents
Plusieurs pays participent au programme du JSF selon trois niveaux de coopération liés à la fois aux montants investis dans le développement et aux transferts de technologie associés :
Les appareils de première série seront équipés d'un réacteur Pratt & Whitney F-135, dérivé du P&W F-119 du F-22 Raptor. Cependant, General Electric et Rolls-Royce travaillent toujours sur le réacteur F-136 qui équipera certains lots, même si le Pentagone a officiellement annoncé son choix du F-135 de Pratt & Whitney.
Des retours limités, selon un rapport européen officiel
Les règles établies par les États-Unis pour ce programme JSF visent à protéger de nombreuses technologies issues du programme F-22 (lui-même totalement interdit de toute exportation) et à éviter les dysfonctionnements rencontrés dans plusieurs programmes en coopération, dont celui de l'Eurofighter. Elles sont de ce fait complètement déséquilibrées en faveur des États-Unis. Les compensations industrielles et technologiques sont très limitées pour les pays partenaires de niveau 1, 2 ou 3.
Le rapport de l'UEO sur le programme européen d’acquisition de technologie (ETAP), présenté au nom de la Commission technique et aérospatiale, par M. Edward O’Hara, rapporteur (Royaume-Uni, Groupe socialiste), et adopté à l'unanimité en juin 2005 précise:
Le "rêve américain" s’étend aux alliés européens. Coopérer avec les États-Unis, c’est bénéficier d’avancées technologiques et industrielles significatives et pouvoir accéder au marché américain de la défense de l’intérieur, de préférence sous le pilotage d’un grand partenaire local, tel que Boeing, Lockheed Martin ou Northrop Grumman. La réalité est malheureusement beaucoup plus nuancée et les mésententes et déceptions sont nombreuses.
Du côté européen, ce qui est frappant dans ce programme c’est le haut niveau d’investissement consenti par deux des principaux pays signataires de l’ETAP, le Royaume-Uni et l’Italie: 3 milliards d’euros (depuis 2001 et jusqu’à la livraison des premiers avions). Cet effort sera éventuellement réévalué selon l’évolution du programme et de son coût total. Ce qui est sûr, c’est qu’avec un tel engagement, les deux pays sont liés pour plus d’une décennie à un projet américain qui n’est pas bénéfique, en termes industriels et technologiques, à la base industrielle et technologique de défense européenne (BITDE).
Que ce soit en termes de contrats ou de transferts de technologie, les retours sont loin d’être satisfaisants et ont été la cause de mésententes qui ont aussi concerné le Canada, la Norvège et la Turquie. En matière de R&T, c’est une question importante qui est ainsi soulevée car les sommes investies dans le JSF feront inévitablement défaut à tout projet européen éventuel de "systèmes aériens de combat futurs", tels qu’ils sont envisagés dans l’accord ETAP (programme européen d’acquisition de technologie)".
Royaume-Uni
Le Royaume-Uni avait prévu acquérir quelque 138 F-35B en décembre 2006 pour la Royal Air Force et la Royal Navy.
À la suite des élections législatives de 2010, le gouvernement David Cameron décide de changer d'orientation en matière de défense, renonçant au F-35B au profit exclusif du F-35C, embarquable sur porte-avions et qui possède une plus grande portée et une charge utile beaucoup plus importante que les autres versions, tout en étant moins cher que le modèle STOVL.
Finalement, en mai 2012, un nouveau revirement amène le gouvernement britannique à revenir sur sa décision de préférer le F-35C, et le ministère de la Défense britannique annonce retenir finalement la version à décollage court et atterrissage vertical du F-35.
En mai 2015, Nick Harvey, ancien Ministre d'État pour les Forces armées, affirme que le F-35 "pourrait être l'un des plus grands éléphants blancs de l'histoire". Selon le quotidien anglais The Independent, "pas un seul des 131 jets construits jusqu'à présent n'est prêt au combat". Le même Independent révélait que l'ensemble de la flotte doit voir ses moteurs retirés et fixés afin de prémunir une répétition d'incendie du moteur d'essai qui a cloué à terre la flotte en 2014. Le ministère de la Défense (MoD) a annoncé que les avions auront la "capacité de mener la guerre nécessaire" en 2018 soit avec six ans de retard. Néanmoins, selon Nick Harvey il n'y a aucune chance pour que le F-35 puisse être utilisé au combat avant 2020.
Italie
L'Italie est le deuxième partenaire en importance après le Royaume-Uni dans le programme du Joint Strike Fighter. En octobre 2008, l'Italie a présenté un besoin de quelque 131 F-35 pour la Aeronautica Militare Italiana (AMI) et Marina Militare (MM). L'Italie souhaite ainsi acquérir 69 F-35A et 62 F-35B 39. La marine italienne recevra 22 F-35B tandis que la Force aérienne recevra 69 F-35A et 40 F-35B. La Marine prévoit d'utiliser le F-35B sur le nouveau porte-avions Cavour. Dans le cadre du plan de réduction des dépenses liés à la crise, l'Italie prévoit l'achat de 90 avions au lieu des 131 de départ 40 dont 38 commandés avant 2020. Les 90 avions seront répartis comme suit: 60 F-35A et 30 F-35B; 60 F-35A et 15 F-35B pour l'AMI et 15 F-35B pour la MM. Les Six premiers F-35 destinés à l'Italie sont inclus dans la commande de 150 F-35 en cours de négociation entre le Pentagone et Lockheed Martin. Les 32 F-35 Italiens suivants seront assemblés sur la chaîne de Cameri (NO).
Pays-Bas
Les Pays-Bas envisagent acquérir 85 F-35A pour la Koninklijke Luchtmacht. L'avion va remplacer une flotte vieillissante de F-16AM. Le gouvernement néerlandais prévoit que le coût de 5,5 milliards d'euros pour l'achat initial et de 9,1 milliards pour les 30 ans de service, ce qui revient à un coût à vie utile d'environ 215 millions de dollars par unité. Le 19 novembre 2007, le secrétaire à la défense a été interrogé sur le retard du Joint Strike Fighter concernant les problèmes techniques et l'augmentation des coûts. Cependant, le 29 février 2008, le Conseil exécutif du gouvernement néerlandais a décidé d'aller de l'avant avec l'achat de deux avions d'essai, et un protocole d'entente a été signé.
Le 17 septembre 2013, les Pays-Bas annoncent leur intention d'achat de 37 avions de chasse F-35 Joint Strike Fighters (JSF) en vue de remplacer leur flotte vieillissante de F-16 à partir de 2019.
Canada
Le Canada a été impliqué dans le programme Joint Strike Fighter depuis ses débuts, en investissant 10 millions $ et en étant un partenaire "informateur" au cours du processus d'évaluation. Une fois que la société Lockheed Martin a été choisie comme entrepreneur principal pour le programme JSF, le Canada s'est fait participant de niveau 3, ainsi que la Norvège, le Danemark, la Turquie et l'Australie. Un montant supplémentaire de 100 millions de dollars du ministère de la Défense nationale (MDN) sur une période de plus de 10 ans et 50 millions de dollars d'Industrie Canada ont été déterminés en 2002, rendant le Canada l'un des premiers participants au programme JSF.
Le résultat de l'investissement du gouvernement du Canada dans le projet JSF, lui a permis d’acquérir quelque 144 contrats attribués à des entreprises canadiennes, des universités et des établissements gouvernementaux. Financièrement, les contrats sont évalués à 490 millions de dollars sur une période allant de 2002 à 2012, et à 1,1 milliard de dollars dans la période allant de 2013 et 2023, soit une valeur totale potentielle estimée à partir de $ 4,8 milliards à 6,8 milliards de dollars.
Le 16 juillet 2010, le gouvernement canadien a annoncé qu'il allait acheter 65 F-35 (pour accompagner les 80 CF-18 Hornet) pour 16 milliards de dollars, tous frais accessoires inclus, à partir de 2016. Plusieurs soumissionnaires avaient annoncé leur intention d'appel d'offres pour le futur chasseur des Forces canadiennes. La compagnie Boeing avait présenté le F/A-18 Super Hornet comme une option peu coûteuse et encore capable de rivaliser avec des avions de combat modernes. La compagnie SAAB avait présenté son chasseur multirôle JAS 39 Gripen alors que la compagnie Eurofighter GmbH avait présenté son Eurofighter Typhoon. Dassault aviation a fait savoir par la voix de son directeur général qu'il a promis d'assembler le Rafale au Canada.
Les médias ont critiqué l'avion comme étant trop cher, avec un rayon d'action trop faible, et trop complexe pour les besoins du Canada. Malgré les critiques, l'ancien lieutenant-général à la retraite Roméo Dallaire, considère le F-35 comme un bon avion de combat et considère que les Forces canadiennes devraient avoir davantage de F-35. Toutefois, Roméo Dallaire est en désaccord avec le processus sans appel d'offres du plus gros contrat militaire de l'histoire du Canada. Selon Cyberpresse, le F-35 permettra au Canada de participer à des missions de bombardement en coopération avec ses alliés.
Alors qu'à l'origine, le JSF devait être un appareil à bas prix, au même niveau que le F-16, ses prévisions de budget ont augmenté d'année en année, faisant du programme le plus onéreux programme d'avion militaire de l'histoire. Au mois de mars 2008, le Government Accountability Office (GAO) estime que le développement, l'acquisition, la maintenance et l'utilisation des 2.443 avions prévus dans les forces armées des États-Unis coûtera aux alentours de 950 milliards de dollars américains, soit une hausse de 38 milliards par rapport aux mêmes prévisions de 2007.
En février 2009, le secrétaire à la Défense Robert Gates a décidé de retenir à Lockheed Martin un paiement de 614 millions de dollars américains car les performances lors des essais du F-35 ne correspondent pas au cahier des charges. Gen Heinz, le responsable du programme militaire, a été renvoyé, et l'ensemble du projet pourrait être sur le point de déclencher une révision du programme Nunn-McCurdy, en raison de dépassements de coûts.
Entre 1994 et 2014, le programme a coûté 87,5 milliards de dollars valeur 2013 dont 46,2 milliards pour la R&D, 39,5 milliards pour l'achat des appareils et 1,8 milliards de pièces détachés.
En avril 2012, les services du secrétaire américain à la Défense publient une nouvelle estimation du coût global du programme (développement, construction, exploitation, modernisation et maintenance) sur une période de 55 ans à 1.550 milliards de dollars américains. Cette estimation reste basée sur une vente de 2.443 avions pour les forces armées des États-Unis.
S'ajoutent également des problèmes de fiabilité du moteur. En 2015, le GAO indique que la fiabilité du moteur est très faible: la version B a volé en moyenne 47 heures entre deux pannes moteur au lieu des 90 heures prévues, alors que pour les versions A et C, le nombre d'heures de vol sans panne moteur est en moyenne de seulement 25 au lieu des 120 prévues.
Initialement constitué d'une pièce d'un seul tenant, la partie supérieure de l'aile a été finalement décomposée en sept pièces différentes afin de faciliter la construction. La signature radar a été réduite grâce aux angles et à la forme de la structure, assez semblable à celle du F-22 Raptor. Cependant les progrès réalisés dans les radar à basse fréquence pourraient supprimer la furtivité radar des F-35 Lightning II et F-22 Raptor vis-à-vis des radar à haute fréquence.
L'armement sera emporté dans des soutes disposées sous le fuselage afin d'assurer la furtivité de l'appareil, mais des charges externes pourront également être emportées. Les F-35A et C disposent de 2 soutes principales permettant d'emporter 907 kg de charge chacune et de 2 soutes secondaires pour un missile AIM-120 AMRAAM. Le F-35B ne pourra emporter que 454 kg de charge dans ses deux soutes principales. La capacité d'emport externe atteint 9 tonnes réparties sur sept pylônes.
Le F-35 sera équipé des systèmes suivants:
Radar à antenne active AN/APG-81 (issu du AN/APG-77 du F-22 Raptor) avec des modes air-air, suivi de terrain, détection de mobiles terrestres, écoute passive et des capacités de brouillage; Brouilleur Sanders/ITT ALQ-214;
AN/AAQ-37 Distributed Aperture System, comprenant 6 détecteurs infrarouges répartis en différents points de façon à fournir une vision à 360° autour de l'avion;
Electro-Optical Sensor System (EOSS), système de localisation et désignation comprenant un FLIR, une caméra TV et un système Laser (télémétrie, désignation de cible).
Le tableau de bord se compose principalement de 2 écrans LCD couleurs de 20 x 25 cm. Leur surface est tactile, ce qui supprime le besoin de boutons de sélection. Le traditionnel viseur tête haute est supprimé, les informations étant projetées directement sur la visière du casque du pilote.
Le rayon d'action avec la pleine charge en armement et en carburant qui était originellement estimé à 1.280 km pour la version F-35A a été plusieurs fois révisé à la baisse, il n'est plus que de 1.080 km (et seulement 869 km pour le F35B et 1.138 km pour le F-35C), soit moins que le cahier des charges qui requiert 1.091 km pour la version F-35A. Les dernières dégradations du rayon d'action sont de 19,3 km pour des problèmes de refroidissement du moteur Pratt & Whitney F135, 16,1 km pour une mauvaise estimation de la capacité d'emport en carburant, et 6,1 km à la suite de l'augmentation du poids du système de visée optique.
Le 21 avril 2009, le Wall Street Journal révélait que des hackers avaient pénétré dans les réseaux protégés de l'administration américaine et avaient réussi à dérober des centaines de téraoctets d'informations confidentielles portant sur le F-35. Cette information a fait l'effet d'une bombe dans la presse ainsi que dans la blogosphère spécialisée. Selon les premières informations circulant alors, les hackers seraient d'origine chinoise, et bien que les autorités le démentent formellement, ceci serait en rapport avec les cyberattaques permanentes dont seraient victimes les infrastructures américaines, et, au-delà d'elles, celles des principaux alliés occidentaux, depuis le début du XXIe siècle. Les informations portaient sur les systèmes électroniques du chasseur, sur son informatique embarquée et ses systèmes de furtivité. Pour cette raison, le programme serait menacé dans ses fondements, puisque, disposant des informations adéquates, les contre-mesures seraient d'autant plus simples à mettre en œuvre.
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