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Le VFW-Fokker 614 est un biréacteur de 40 places développé par la société allemande VFW-Fokker dans les années 1970. Il était à la base destiné à remplacer le DC-3.
Le VFW 614 fut initialement proposé en 1961 par le groupe Erno (ERNO), comprenant Focke-Wulf, Hamburger Flugzeugbau (HFB) et Weser comme projet E.614, un avion de 36 à 40 sièges propulsé par deux réacteurs Lycoming PLF1B-2. L'industrie ouest-allemande allait entretemps être réorganisée et la Vereinigte Flugtechnische Werke (VFW) fut établie à Brême, où le développement de ce qui était maintenant le VFW 614 a continué.
Bien que Lycoming ait abandonné le PLF1, le développement continua, avec pour nouvelle motorisation le Rolls-Royce/SNECMA M45H, qui fut développé spécialement pour le VFW 614. En 1968, le projet recevait le feu vert, avec 80 pour cent d'appui provenant du gouvernement d'Allemagne de l'Ouest. La production à grande échelle fut approuvée en 1970, époque à laquelle VFW avait fusionné avec Fokker (un arrangement quelque peu malheureux qui a duré dix ans seulement). Des accords de partage des risques avaient été conclus avec SIAT en Allemagne, Fairey et SABCA en Belgique et Shorts au Royaume-Uni. L'assemblage final de l'avion se ferait à Brême.
Le premier des trois prototypes a volé le 14 juillet 1971, et c'était aussi la première fois que le moteur était testé en vol, puisqu'il n'avait jamais été monté sur un banc d'essai volant. L'avion avait une configuration non conventionnelle, avec ses turbosoufflantes M45H montées sur des pylônes au-dessus des ailes. Cet arrangement fut utilisé pour éviter les pénalités de poids structurel liées au montage des moteurs à l'arrière, tout en éliminant les problèmes d'ingestion potentiels des moteurs montés sous les ailes. Cela permettait en outre l'installation d'un train d'atterrissage court et robuste, spécialement adapté pour les opérations à partir de pistes mal préparées. Un autre avantage lié à la disposition des moteurs sur l'extrados était une réduction non négligeable du bruit au sol.
L'action des volets de bord de fuite n'introduisait aucune interaction défavorable avec le flux des moteurs et leur utilisation allait donner d'excellentes performances aux basses vitesses. Aux vitesses élevées, par contre, des interférences entre l'aile et de pylône provoquaient une séparation du flux d'air limitant le Mach de croisière à 0,65. Un avion plus récent, le HondaJet, avec une installation similaire, utilise une aile supercritique, sans provoquer ces effets d'interférence.
Le développement de l'avion fut retardé et les commandes tardaient à se concrétiser, en dépit d'une solide campagne de marketing. La situation ne fut pas améliorée par la faillite de Rolls-Royce en 1971, ce qui menaçait la fourniture des moteurs. En outre, le premier prototype fut perdu le 1er février 1972 suite à un phénomène de flutter du plan de profondeur. En février 1975 seulement dix avions avaient été commandés. Le premier VFW-614 de production sortit en avril 1975 et fut livré à Cimber Air (Danemark) quatre mois plus tard.
Seulement trois compagnies aériennes et l'aviation militaire allemande ont exploité le VFW 614. L'avion a d'abord été sujet à des problèmes de moteur, et il était trop cher pour les petites compagnies régionales pour lesquelles il avait été conçu. Trois avions ont été terminés sans être jamais livrés, et quatre autres cellules furent détruites avant d'être terminées. Le programme fut officiellement annulé en 1977, et le dernier appareil invendu a volé en juillet 1978. La plupart des avions avaient été retirés en 1981, le fabricant rachetant les avions tout en terminant simultanément tout support. Par la suite, seuls les avions de la force aérienne allemande restèrent en service, le dernier prenant sa retraite en 1999. Le dernier VFW 614 en état de vol fut utilisé par DLR pour le projet "Advanced Technologies Aircraft System Testing" (ATTAS). Après avoir été utilisé dans ce rôle depuis Braunschweig, en Allemagne, pendant de nombreuses années, cet avion (D-ADAM) fut retiré en décembre 2012, pour être livré au Deutsches Museum Flugwerft d'Oberschleißheim, en Allemagne.
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